Jean et Elisabeth Koch née Clouet s’installèrent à Charleville dans les Ardennes en 1929 , dans un appartement avenue de la gare, puis en 1930 à la naissance de leur fils, au 5 rue de Tivoli, dans une maison qui comportait un grand jardin, et en 1934, au 66 rue Forest .
Homme très actif et plein d’idées, 1,71m, il tenait de ses grand-parents les cheveux frisés châtains comme Marie Koch née La Marle, et les yeux bleus comme Gustave Koch, avait une pensée claire et précise, aimant résoudre des problèmes de mathématiques ; grand joueur de bridge , et de tennis.
Comme à cette époque c’était la vague du commerce de détail avec les sociétés à succursale multiples comme Goulet-Turpin, Felix-Potin , Familistère, il eut l’idée de diversifier les activités des établissements Clouet.
Il participa à la création de la Société des Merceries Réunies et installa des succursales d’abord dans le Nord-Est : Charleville(11 rue Thiers) , Mohon (16 rue Gambetta), Sedan ( rue Gambetta), Mézières , Epernay (6 rue du Gal Leclerc), Reims ( rue Cérès), puis à Melun ( 6 rue saint Aspais), et Paris ( 5 rue de la Croix Nivert & 52 rue d’Auteuil).
Il créa simultanément un atelier de confection à son nom qu’il dirigeait personnellement.
Il fut aidé par un jeune HEC , Georges Latour, qu’il avait connu au lycée Charlemagne, et qui devint par la même occasion son beau-frère en épousant la 2ème fille d’Albert Clouet , Anne-Marie (Il restait encore 3 autres filles à marier).
Cette nombreuse famille se réunissait très fréquemment dans la grande maison située au 28 rue Victoire cousin à l’occasion de réceptions, cérémonies, et fêtes.
Le premier enfant du couple Jean / Elisabeth Koch ,
Philippe Marie André Koch naquit dans cette maison carolopolitaine le 9 Janvier 1930 et fut baptisé par l’abbé Rougevin à l’église Saint-Rémy le 25 janvier. Il habita Charleville jusqu’en 1940 et alla au collège Jésuite Saint-Rémy.
Suivirent Anne-Marie Koch en 1931 surnommée « Nanie » et Marie-Geneviève Koch en 1935 surnommée « Poupette ».
Cette nouvelle famille Koch du 20ème siècle allait en vacances à La Baule , louant de grandes villas et jouant au tennis.
Lorsque la guerre éclata, Jean qui était officier d’approvisionnement fut fait prisonnier prés de Forbach et envoyé dans un camp en Autriche pendant 4 ans: l’Oflag XVII . Voir photos sur Flickr
Tandis que Charleville tomba sous un offensive éclair allemande en mai 1940 , et fut envahie et entièrement pillée,tout disparut, car ce qui ne pouvait être volé, (comme le piano), fut jeté dans la Meuse .
Dans cette débâcle , Elisabeth Koch sans nouvelles de son mari et le croyant mort, dut fuir, aidée par ses parents , à Montluçon et à Auxerre l’hiver 1940.
Après l’armistice , dans l’impossibilité de revenir dans sa maison de la rue Forest à Charleville elle emménagea à Reims impasse du Levant avec ses enfants pour le reste de la guerre.
En 1945, la quasi-totalité des Etablissements Clouet ayant été détruits , en rentrant d'Allemagne Jean KOCH quitta la région Est de la France pour s’installer en 1946 à Saint-Germain en Laye dans une grande maison , 32 rue des Ursulines donnant sur un parc de 2 hectares, avec: une serre, deux bassins, une volière, une basse-cour et, un concierge, un jardinier et des bonnes , le court de tennis était en mauvais état mais il le rénova . Cette maison jugée peu confortable par Elisabeth et à défaut de trouver des crédits pour pouvoir l'acheter, ils déménagèrent vers 1950 toujours à Saint-Germain en Laye au Parc de Noailles.
Il entreprit alors de rebâtir les succursales des « Merceries Réunies » en installant sa manufacture de confection à Thésée , dans le loir et Cher qu’il baptisa « Thassiaca ».
En Septembre 1946 naquit à Saint-Germain le dernier enfant Catherine Koch, et l’activité reprit : Championnats de bridge avec les joueurs Albaran, Ali Khan, Elsa Maxwell.
Il avait commencé à jouer au bridge à 13 ans, avait mis au point une méthode personnelle qu’il ne dévoilait qu’à ses partenaires, et classé tête de 2ième série, gagna de nombreux tournois comme La Baule, Nice ou Paris.
Comme l’avait été la Maison de Champagne Koch un demi siècle avant, les établissements Clouet furent morcelés à la demande du frère d’Albert Clouet, René Clouet qui prit pour lui, tout la partie épicerie.
Les « Merceries Réunies » qui avaient survécu à cette première partition et au désastre de la guerre ne suffirent plus à entretenir le niveau de vie de toute cette famille qui commença à vivre sur le capital .
Jean Koch décida alors de prendre sa part de l’entreprise : un seule boutique, celle du centre ville d’Epernay, et toujours très actif de démarrer pour son compte une autre activité commerciale. En 1950, il démarra une nouvelle carrière comme responsable commercial pour une société de Troyes Tricobel qui lui avait assigné le développent de l'activité dans toutes l'ile de France. Pour s'y consacrer il habita un studio à Paris de 1950 à 1952 tandis que sa femme et ses filles restèrent à Juan-les-pins dans l'immeuble Pagoda 17, face au Vieux Colombier. Son fils Philipe Koch était quant à lui à Grenoble pour suivre ses études d'ingénieur à L'INPG. Ils habitèrent ensuite deux ans à Taverny dans une grande maison.
Aprés 1960 , les trois premiers enfants étant mariés, le couple et leur dernière fille Catherine emménagèrent successivement dans : une maison 50 route de Marly à Mareil Marly, un appartement aux Grandes Terres à Marly-le-Roi, un appartement 13bis rue Diderot à Saint-Germain en Laye (location), un appartement de Standing à Noisy le Roi, et finalement fit construire une superbe villa à Chatou en 1971, au 6ter rue Henri Penon. ( Cette dernière fut vendue à la hâte en 1999 au décès d'Elisabeth Koch pour 3 500 000F, par Catherine Koch, légataire universelle et principale bénéficiaire de cette succession ).
Courant 1972, Elisabeth Koch atteinte d’un cancer de sein , n'avait, d'après les moyens médicaux de l'époque, plus longtemps à vivre. Elle fut opérée fin 1972 à l’hôpital de Saint-Germain en Laye .
Jean Koch , ne supportant pas l’idée qu’il puisse perdre sa femme, passa ses nuits à jouer au bridge avec ses partenaires habituels, et négligeant alors sa propre santé, fut terrassé par une hémorragie cérébrale fatale en pleine partie le 30 Décembre 1972 .
Contre toute attente Elisabeth Koch se rétablit, et lui survécut durant 28 ans, le faisant enterrer au cimetière de Chatou , au lieu du caveau familial d’Avize comme il l’aurait voulu, afin de pouvoir s’y rendre régulièrement.